Automotive Chronograph Steel 45 mm
SIHH 2015 - Ralph Lauren Automotive Chronographe: inspiré de l’art automobile
Saisissant le potentiel que représente de retranscrire certains codes automobiles dans des créations horlogères, Ralph Lauren présente le chronographe Automotive au dessin inspiré de la rarissime Bugatti 1938 Type 57SC Atlantic Coupé.
Par Vincent Daveau
Contributeur
Certaines marques automobiles font rêver plus que d’autres car elles génèrent dans l’imaginaire des amateurs des images fortes liées à l’idée que l’on se fait d’un objet d’art et de la réussite. La fabuleuse et rarissime Bugatti Type 57SC de 1938 en fait partie. Produites à seulement quatre exemplaires ces voitures dont l’une est la propriété de Ralph Lauren depuis 2010, sont finalement ultra célèbres en raison d’un dessin puissant et d’une rareté qui n’a d’égal que leur force graphique. Partant du postulat que la fonction crée la forme, les solutions techniques radicales liées au souci de conserver à ce bolide de prestige une grande légèreté sans sacrifier le luxe des détails, a incité le constructeur à utiliser du magnésium.
Ce métal ne pouvant pas être soudé, a imposé le recours à un design radical qui a contribué à faire de cette voiture, véritableœuvre d’art à la magnifique mécanique révisée pour tourner comme une horloge, un modèle d’équilibre dont s’est inspiré ce chronographe automatique en acier pour s’imposer, dans son domaine, lui aussi comme un objet culte.
La raison de la cause à effet
Pour créer une association positive entre la référence proposée cette année et la Bugatti Type 57SC de 1938, le bureau de style a choisi d’intégrer au cadran un insert en véritable loupe d’orme, un bois dur d’ornement servant dans le passé à habiller les tableaux de bord des voitures de luxe. Ici, le bois, méticuleusement sélectionné dans une loupe de premier choix, coupée pour en tirer les meilleures parties, a été ensuite traité pour le stabiliser dans le temps puis patiemment façonné pour pouvoir être parfaitement intégré à la structure métallique traitée noire du cadran. L’association du bois et du métal, la brillance de la lunette en acier avec le caractère naturel du bois renforce la préciosité du chronographe.
Et si le choix s’est porté sur cette complication c’est qu’il était courant d’en trouver au tableau de bord des voitures de sport des années 1930.
Il servait à mesurer avec précision la vitesse instantanée de ces merveilles de course, et il suffisait, pour y parvenir, de prendre pour repère une borne kilométrique et de lancer le chronométrage puis d’arrêter la mesure à la borne suivante. Il ne restait ensuite plus qu’à lire la vitesse moyenne réalisée sur un kilomètre à la pointe de la grande aiguille de chronographe sur l’échelle tachymétrique, On notera qu’à l’époque cette auto pouvait atteindre 210 km/h, une vitesse qui méritait donc bien que soit intégré pareil garde-temps à bord pour vérifier avec une précision horlogère la puissance de ce bolide capable d’un pareil record.
Une forte puissance d’évocation
On remarquera que le puissant boîtier en acier poli-brossé de 44,8 mm de diamètre de ce chronographe possède un dessin où se mélangent harmonieusement des lignes traditionnelles à d’autres plus osées. Si les vis de lunette sont un rappel visuel du caractère mécanique de l’instrument, on notera l’original dessin des poussoirs qui, polis et rectangulaires, viennent souligner la puissance du flanc de carrure. Leur construction spécifique intégrant des joints, permet de garantir une étanchéité jusqu’à 5 bars bien utile dans certains pays ayant une hygrométrie très élevée. Cet ensemble efficace en toute situation abrite un calibre automatique de chronographe référencé RL751A/1 développé sur la base d’un mouvement mis au point par Jaeger-LeCoultre.
Pour le différencier, ce cœur vibrant à 28'800 alternances par heure, et doté d’un embrayage vertical, reçoit des terminaisons esthétiques tout à fait personnelles qui, visibles par le fond transparent, intègrent des côtes de Genève et un perlage spécifique.
Précis et efficace, ce chronographe à porter sur un bracelet en alligator fermé par une boucle ardillon dégage une énergie positive. Et les lignes tendues du boîtier contribuent à dynamiser son dessin classique et, in fine, à souligner son élégance. Au final, cet équilibre que l’on apprécie en le portant au poignet est sensiblement le même que celui que l’on ressent en observant la célèbre Bugatti achetée en 2010 pour une somme qui pourrait sembler extravagante (environ 30 millions d’Euros). Il n’y a pas de hasard, car cette proximité en terme d’émotion produite est la somme d’une subtile alchimie que seuls possèdent les vrais objets d’art.